Isère – 1er avril, Oise – 6 avril, Indre-et-Loire 23 avril, Drôme – 24 avril 2018, les crash d’aéronefs ULM se multiplient avec l’arrivée du printemps et de l’été. Les ULM sont des aéronefs « Ultra Légers Motorisés ». Ils répondent à des critères de masse ou de puissance maximales – 450 kg et 75 kW pour la France – avec des conditions de navigabilité simplifiées par rapport aux autres avions monomoteurs. Dans cette catégorie, on distingue généralement plusieurs classes : les paramoteurs, les pendulaires, les multiaxes, les autogires et les hélicoptères ultralégers. A cela s’ajoute la classe des aérostats dirigeables ultralégers.
Si l’on se refère au rapport de la DSAC (Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile) sur les accidents d’aviation légère, 216 accidents faisant 75 blessés (43 morts) sont survenus en 2017. Ce rapport prend en compte les accidents impliquant les avions légers, les ULM et les planeurs.
Certes, en 2017, on constate une baisse de 10% du nombre de crash et d’accidents corporels par rapport à 2016 pour l’ensemble des trois catégories. Mais le nombre de blessés ou de personnes décédées est en hausse pour les pilotes et les passagers d’ULM, faisant de cette catégorie la plus touchée. Les ULM ne représentent que 23% de l’aviation légère, mais sont responsables de 57% des accidents et de près de 80% des accidents mortels, soit 34 personnes décédées en 2017. La perte de contrôle, notamment à basse altitude et lors des phases d’atterrissage et de décollage semble en être le premier facteur, bien plus que la défaillance du matériel. Inexpérience, inattention, mauvaises appréciations, mal-maîtrise des appareils en cas de vents forts ou de rafales, autant de raisons qui peuvent provoquer la perte de contrôle de l’appareil.
Un risque aussi pour les pilotes d’aéronefs à ailes qui passent sur l’hélicoptère (ULM), dont le pilotage est très différent et nécessite un entraînement intensif. Et enfin, autre danger pour les pilotes et passagers d’hélicoptères : l’appareil peut entrer en état de vortex, si plusieurs conditions sont réunies : si le taux de descente verticale est d’au moins 300 ft/mn, si le rotor absorbe de la puissance (minimum 20%), et si la vitesse de translation est presque nulle. La portance s’écroule alors, et le taux de descente peut approcher 5000 ft/mn. Il faut alors connaître les techniques pour sortir de cette situation. La maîtrise de l’autorotation s’avère également indispensable pour atterrir en toute sécurité avec un hélicoptère, en cas de défaillance moteur.

Entraînement au pilotage sur hélicoptère ultra-léger chez Heli-Tech à gauche : instructeur Jean-Paul Guyot, à droite : Reinhard Finke, correspondant AERO
L’installation d’un parachute de secours sur les ULM tout type confondu paraît également plus que souhaitable, car dans la plupart des cas, les pilotes de ces appareils ne volent pas assez souvent, et ne sont pas ou moins souvent soumis aux contrôles médicaux. A noter tout de même, que le parachute de secours n’est effectif qu’à partir d’une certaine hauteur (100 mètres du sol minimum).
L’entraînement et le pilotage régulier d’un aéronef restent les meilleurs moyens pour maîtriser et contrôler l’appareil, la simulation permet de se préparer à des situations non prévues et d’acquérir des réflexes pour poser l’appareil en toute sécurité.
Reinhard Finke